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Voici une petite introduction sur les mangas :[/size]
Il est de bon ton de faire remonter le manga à Hokusai Katsushika qui semble être le premier à avoir utilisé le terme avec sa série d’ouvrages appelés
Hokusai manga qui sont imprimés à partir de 1814. Mais il s’agit de recueils d’illustrations et c’est oublier un peu vite l’importance fondamentale des
emakimono, ces rouleaux dessinés (dont les quatre
Chôjûgiga) qui proposent des séquences d’images comprenant du texte et du dessin. Ceci dit, là non plus, il ne s’agit pas de bande dessinée à proprement parler.
C’est pendant la période de modernisation et d’ouverture à l’Occident de l’ère Meiji que l’on peut dater la création du manga avec la publication en 1902 d’une véritable bande dessinée japonaise. Elle est créée par Kitazawa Rakuten (qui a été aussi le fondateur du
Tokyo Puck en 1905, premier magazine satirique alimenté par des dessinateurs japonais) dans le supplément du dimanche
Jiji manga du journal
Jijishinpô. Un peu auparavant, au Japon, il était possible de voir des caricatures et des illustrations à l’occidentale avec l’arrivée du journal satirique
The Japan Punch, lancé en 1862 par Charles Wirgman, un Américain installé à Tokyo.
Différents journaux et magazines [
2] proposent alors des dessins comme ceux de Kinkichiro Honda (qu’il est possible de lire dans le
Marumaru Chinbun) qui réalise à la fin des années 1870 une synthèse entre les illustrations occidentales et les références japonaises. Un autre auteur d’importance est Okamoto Ippei qui publie de nombreuses illustrations et quelques bandes dessinées dans le quotidien
Asahi Shinbun à partir de 1912.
C’est ainsi que la bande dessinée japonaise est née des publications périodiques d’inspiration anglo-saxonne avant de prendre son propre envol dans les années 1920 avec la sortie de plusieurs magazines mensuels contenant en partie de la bande dessinée. Parmi ceux destinés à la jeunesse, certains sortent chez l’éditeur
Kôdansha comme les titres
Shônen Club en 1914 pour les garçons,
Shôjo Club en 1923 pour les filles et
Yônen Club en 1926 pour les plus jeunes [
3]. Les premiers mangas sont ainsi prépubliés avant de sortir ensuite en version reliée (et bénéficiant alors d’un support indépendant à la presse). Un des principes commerciaux du manga est déjà en place.
Concernant la naissance du manga, rappelons qu’au Japon le terme « manga » a souvent un sens plus général que celui qui est donné maintenant par les spécialistes. Pour beaucoup de monde, il recouvre, un peu comme le terme
cartoon aux USA, à la fois la bande dessinée, le dessin de presse, la caricature et même les dessins animés. Le grand public ne fait pas trop de nuances, allant même jusqu’à parler de
terebi manga pour les séries d’animation diffusées par la télévision. Par ailleurs, au Japon, on utilise souvent le terme
comic [
4] pour designer ce que nous appelons le manga ici. Mais la situation est un peu la même en France où bande dessinée, dessin de presse et dessins animés sont à peu près la même chose pour de nombreux esprits.
Premier véritable manga (1902)C’est aussi à cette époque qu’une loi dite « Préservation de la paix » sonne le glas de nombreuses publications contestataires qui n’étaient pas à proprement parler des bandes dessinées mais s’inscrivait plutôt dans la lignée des illustrations caricaturales et du dessin de presse. En réaction à ces œuvres souvent anti-militaristes, des séries politiquement correctes, se mettant au service de la propagande militariste gouvernementale, apparaissent. La plus célèbre est
Norakuro de Tagawa Suihô qui narre les aventures d’un chien au sein de l’armée impériale. Elle est publiée dans le
Shônen Club à partir de 1931.
Le début de la guerre de Mandchourie puis l’avènement de la Seconde guerre mondiale sonnent le glas de cette période du manga. Avec l’arrêt de la quasi-totalité des périodiques japonais (du fait de la mobilisation et de la raréfaction du papier) et la mise en place de la censure qui ne permet qu’à quelques bandes dessinées [
5] d’être publiées à la condition de promouvoir l’esprit patriotique, tout le reste disparaît alors. Certaines séries pourront continuer après la défaite de 1945 comme la série
Fuku-san de Yokoyama Ryûichi relatant les petites aventures d’un garçon espiègle alors que d’autres, interrompues par la guerre, renaîtront comme
Bôken Dankichi de Shimada Keizô , une sorte de conte sur un enfant qui visite des mondes parallèles en compagnie d’un écureuil.
J'avoue que c'est un peu long comme introduction mais que voulez vous c'est sa l'histoire ...Je pense mettre aussi les nouvelle sorties de manga plus le résumé si sa intéresse prévenez moi que je ne le fasse pas pour rien...