Tales of Fantasy
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 L'Assassin Royal

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Krystal
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Krystal


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MessageSujet: L'Assassin Royal   L'Assassin Royal Icon_minitimeMer 6 Sep - 15:37

Le tome 12 de la célèbre trilogie de Robin Hobb est enfin sortie !

L'Assassin Royal Assassin%2012


Résumé :
Sur Aslevjal où gît, enfoui dans la glace, le dragon noir, Fitz retrouve enfin le Fou. Mais, pour dégager la bête au cœur de l'île, le bâtard royal va affronter des dangers d'autant plus mortels que son ennemi est insaisissable. Serait-ce le mystérieux homme noir qui hante le glacier ou la femme pâle, ennemie acharnée du Fou et des Loinvoyant ?


Extrait :
1


ASLEVJAL


La « forgisation » constitue peut-être l'arme la plus efficace que les Outrîliens employèrent contre nous pendant la guerre des Pirates rouges. Si la technique nous en reste inconnue à ce jour, les effets n'en sont que trop familiers à beaucoup. Le terme qui la désigne vient du village de Forge, bourgade minière qui la première subit cet abominable fléau : des Pirates rouges attaquèrent de nuit et tuèrent ou prirent en otage la majorité de la population ; dans une demande de rançon qu'ils envoyèrent au château de Castelcerf, ils exigeaient de l'or sous peine de relâcher les prisonniers. Cette sommation n'avait aucun sens aux yeux du roi Subtil, alors souverain, et il refusa de payer. Alors, mettant leur menace à exécution, les pirates rendirent la liberté aux captifs apparemment indemnes et reprirent la mer le soir même.
Toutefois on s'aperçut bientôt que, par quelque magie mystérieuse, les villageois n'étaient plus eux-mêmes. Ils se rappelaient leur identité et la famille à laquelle ils appartenaient, mais ne semblaient plus y attacher d'importance ; ils avaient perdu tout sens moral, ne songeaient plus qu'à satisfaire leurs besoins immédiats et n'hésitaient pas à voler, tuer et violer pour y parvenir. Certains furent « capturés » par les leurs et l'on fit de vains efforts pour leur rendre leur ancienne personnalité ; aucun ne la recouvra jamais.
La tactique de la forgisation servit à de nombreuses reprises au cours de la guerre, avec pour résultat de laisser à demeure sur notre sol une armée hostile, constituée de nos proches, qui ne coûtait rien, ni émotionnellement ni financièrement, à Kebal Paincru et ses pirates. La tâche démoralisante et déshumanisante d'exécuter les forgisés revint à notre propre peuple, et cette blessure demeure vive aujourd'hui. La ville de Forge ne fut jamais rebâtie.



Histoire de la guerre des Pirates rouges, de GEAIREPU



*


Je me trouvais avec les autres gardes dans le premier canot qui toucha la rive d'Aslevjal. Peu après, celui qui transportait Umbre, Devoir, la narcheska, Peottre et Arkon Sangrépée enfonça son étrave dans le sable. Nous nous avançâmes dans l'eau pour le saisir par les plats-bords et, profitant de la vague suivante, le tirâmes sur la grève afin que ses passagers missent pied à terre au sec. Pendant tout ce temps, je n'avais cessé de penser au fou qui nous observait, debout sur l'avancée de terre qui dominait la plage. Il ne bougeait pas, mais le vent froid semblait s'exprimer à sa place : il fouettait sa cape et ses longs cheveux d'or avec un bruit sourd, entrecoupé de claquements, qui évoquait des grommellements mécontents. Il avait délaissé le fard qui éclaircissait son teint et les touches de maquillage jamailliennes qui lui prêtaient l'air d'un étranger ; avec le brun chaud de sa peau sur l'ossature ciselée de son visage et sa crinière fauve, on eût dit un être sorti d'une légende. L'austérité de sa tenue noir et blanc effaçait toute trace de l'indolent sire Doré, et je me demandais si quelqu'un l'avait reconnu à part Umbre et moi. J'essayai de captez son regard mais il fit comme si je n'existais pas. Il n'ouvrit la bouche qu'au moment où le prince descendit du canot, et il lui adressa une profonde révérence.
« Je vous ai préparé de la tisane chaude », déclara-t-il d'une voix qui porta malgré le bruit incessant du vent. Sans ajouter rien, il désigna sa tente du geste et y dirigea ses pas.
« Vous le connaissez ? Qui est-ce ? » demanda Arkon Sangrépée, tendu. Sa main reposait sur la poignée de son épée.
« Je le connais depuis longtemps, répondit Umbre avec effort. Mais comment et pourquoi il se trouve ici, je n'en ai pas la moindre idée. »
Le prince regardait le fou, abasourdi. Il me lança un coup d'œil mais je baissai le regard.
Est-ce bien sire Doré ? La question de Devoir n'était pas de pure forme : le changement radical d'aspect du personnage le laissait dans l'incertitude. .
Non, ni le fou non plus. Mais ce sont des facettes d'un être que je ne saurais cerner.
N'en rajoutez pas, grommela Umbre à notre intention à tous deux. À voix haute, il ajouta : « Il ne représente aucune menace ; je vais m'en occuper. Gardes, restez ici et aidez à décharger la cargaison ; transportez-la au-delà de la ligne de marée et protégez-la de l'humidité. »
Avec quelle efficacité Umbre se débarrassait de moi ! Il me tiendrait à l'écart du fou tant qu'il n'aurait pas découvert ce qui se tramait. J'envisageais de désobéir à ses ordres pour le suivre jusqu'à la tente du fou quand Crible me donna un coup de coude. « On dirait que tu ferais bien de leur prêter main-forte. »
Lourd arrivait à terre en compagnie du clan de Vif ; il agrippait si fort le bord du canot que ses doigts blanchissaient, et il fermait les yeux, les paupières étroitement serrées. Trame posait une main légère sur son épaule, mais le petit homme se tenait voûté comme pour échapper à son contact. Avec un soupir, j'allai le prendre en charge. Une autre embarcation quittait le navire avec les guerriers du Hetgurd.
Le soir tomba avant que nous eussions débarqué toute la cargaison et tendu une bâche par-dessus, fixée par des cordes. J'avais jeté un rapide coup d'œil aux tonnelets qu'Umbre y avait ajoutés à la dernière minute : ils ne contenaient pas d'eau-de-vie ; de l'un d'eux s'échappait une substance pulvérulente que j'avais identifiée, avec un mélange d'inquiétude et de plaisir anticipé, comme la poudre expérimentale qu'il utilisait pour créer des explosions. Était-ce pour cela qu'il n'avait pas élevé d'objections plus véhémentes quand le Hetgurd nous avait privé de notre main-d' œuvre ? Comment comptait-il employer ces petits barils ?
Je réfléchissais ainsi pendant que notre bivouac prenait forme. En bon commandant, Longuemèche ne laissait personne inactif, ni garde ni membre du clan de Vif. Il avait choisi un emplacement sur le terrain dégagé le plus élevé de l'escarpement, d'où l'on bénéficiait d'une vue imprenable sur les environs. Nos tentes s'alignèrent en rangs nets, on creusa une fosse à ordures et l'on ramassa tout le bois flotté qu'on put trouver sur la plage. Un ruisseau de fonte qui s'échappait du glacier et passait près de notre camp nous fournirait de l'eau douce. Heste, le plus jeune des gardes avec ses vingt ans, fut placé en sentinelle, et Rossée, guerrier grisonnant à la carrure d'ours, se vit confier la popote ; Adroit et Perdrot reçurent l'ordre de se reposer pour relever plus tard Heste. Crible fut mis à la disposition du prince qu'il devait suivre partout, et, comme je m'y attendais, on m'attribua la garde de Lourd. Aux membres du clan de Vif, désormais sous l'autorité de principe de Longuemèche, revinrent des tâches mineures avant que le commandant ne les laisse s'égailler pour explorer le littoral ; ce fut, j'en suis sûr, une expérience inédite pour certains, en particulier pour un jeune aristocrate comme Civil, mais je dois reconnaître qu'il exécuta son travail de bon cœur et manifesta à Longuemèche le respect dû à son statut. À plusieurs reprises, je surpris les coups d'œil noirs qu'il jeta à la tente colorée du fou, mais il garda pour lui ses pensées. Umbre et le prince avaient accepté l'hospitalité du fou, ainsi que la narcheska, Peottre Ondenoire et Arkon Sangrépée.
Lourd choisit de croupir dans son malheur sous la tente qu'il devait partager avec Trame, Leste et moi. Non loin de là, le feu de camp crépitait, et Rossée surveillait la marmite où mijotait notre gruau du soir ; à côté, j'avais posé une casserole d'eau pour la tisane. Nous aurions bientôt du mal à nous procurer du combustible sur cette île dépourvue d'arbres. Je faisais les cent pas devant notre abri en attendant que l'eau bouille, énervé comme un chien qu'on tient à la laisse pendant que ses semblables courent librement.
Les représentants du Hetgurd avaient apporté à terre leurs propres provisions et installé leurs petites tentes à part des nôtres. Chacun disposait de la sienne ; je les observai subrepticement. Il ne s'agissait pas de jeunes guerriers mais de vétérans ; j'ignorais comment ils s'appelaient ; on m'avait dit que, pour cette mission, leurs noms n'importaient pas et que seuls comptaient les clans auxquels ils appartenaient et qu'annonçaient leurs tatouages. L'Ours, massif et sombre de poil comme son emblème, semblait leur chef ; le Hibou, plus frêle et plus âgé, tenait le rôle de poète et de barde ; le Corbeau avait les cheveux aussi noirs que son animal fétiche, et l'œil aussi brillant. Le Phoque était un petit homme râblé à qui manquaient deux doigts à la main gauche. Le plus jeune du groupe, un Renard, paraissait irritable et mécontent de se trouver sur Aslevjal ; quant à l'Aigle, homme de grande taille et bien découplé d'âge mûr, il montait la garde ce soir-là, debout, aux aguets, pendant que ses compagnons se restauraient et bavardaient à mi-voix, assis en tailleur autour du feu. Il surprit mon regard posé sur lui et me le rendit d'un air impavide.
Je ne percevais aucune animosité chez eux. Ils avaient le devoir de veiller à ce que nous nous en tenions aux règles prescrites par le Hetgurd, mais ils ne semblaient pas opposés à notre entreprise ; on eût plutôt dit qu'ils attendaient le début d'un concours. Sur le navire, ils avaient frayé librement avec nous, et leur poète s'était lié avec Nielle d'une amitié mêlée d'une amusante rivalité. À terre, ils tenteraient sans doute d'établir une plus grande distance, mais elle ne tiendrait sûrement pas plus d'un jour ou deux : nous étions trop peu nombreux dans un paysage trop morne.
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